Mots justes, présence et gestes qui font du bien
Dans nos sociétés modernes, la fin de vie est souvent éloignée de nos quotidiens. Ce n’était pas le cas autrefois. Accompagner une personne en fin de vie peut donc réveiller une forme d’inconfort profond, d’autant plus bouleversant que cette expérience nous est souvent inédite.
On a peur de mal dire, de dire trop… ou pas assez. Le silence devient pesant, et le sentiment d’impuissance, parfois écrasant. L’émotion liée à la perte, le désir de soulager l’autre alors que l’inéluctable est présent… Cela nous renvoie aussi à la peur de notre propre mort, à notre finitude. Nous pouvons facilement nous sentir démunis.
Et pourtant, quelques mots simples, un regard attentif, une main posée, ou juste une présence silencieuse peuvent apaiser et devenir de véritables passerelles de tendresse. Pour celles et ceux qui accompagnent – proches, soignants ou aidants – une question revient souvent : que dire à une personne en fin de vie ? Comment trouver les mots justes, comment se comporter, comment accompagner sans s’oublier ?
Voici un partage nourri de mon expérience en gériatrie et soins palliatifs. Des pistes pour celles et ceux qui accompagnent, parfois démunis, ceux qui approchent le seuil de la vie. Un rappel essentiel : il ne s’agit pas de faire parfaitement, mais d’être là, avec humanité et humilité.
La fin de vie : un temps à apprivoiser
Cela peut être rassurant de se renseigner sur les signes physiques et psychologiques et l’accompagnement médical. Mais l’essentiel est aussi de se rappeler que la fin de vie est une étape naturelle, souvent traversée par une intensité nouvelle. C’est un temps de lenteur, de dépouillement, de vérité.
Certaines personnes ressentent alors une grande paix intérieure, d’autres traversent des peurs, de la solitude, des regrets, ou un besoin d’être vues autrement que par le prisme de la maladie. Chaque parcours est unique.
Ce qui devient alors précieux, c’est la qualité de présence autour d’elles : accueillir leurs émotions, reconnaître leur histoire, écouter ce qui a besoin d’être dit – ou tu. Rester fidèle à la relation passée, respecter leur rythme, et offrir une présence consciente et douce font toute la différence.
Pour cheminer en douceur, quelques suggestions de lectures : Marie de Hennezel, Jean-Yves Leloup, textes de spiritualité universelle…